Analysis of La glycine est fanée et morte est l'aubépine
Emile Verhaeren 1855 (Sint-Amands) – 1916 (Rouen)
La glycine est fanée et morte est l'aubépine ;
Mais voici la saison de la bruyère en fleur
Et par ce soir si calme et doux, le vent frôleur
T'apporte les parfums de la pauvre Campine.
Aime et respire-les, en songeant à son sort
Sa terre est nue et rêche et le vent y guerroie ;
La mare y fait ses trous, le sable en fait sa proie
Et le peu qu'on lui laisse, elle le donne encor.
En automne, jadis, nous avons vécu d'elle,
De sa plaine et ses bois, de sa pluie et son ciel,
Jusqu'en décembre où les anges de la Noël
Traversaient sa légende avec leurs grands coups d'aile.
Ton coeur s'y fit plus sûr, plus simple et plus humain ;
Nous y avons aimé les gens des vieux villages,
Et les femmes qui nous parlaient de leur grand âge
Et de rouets déchus qu'avaient usés leurs mains.
Notre calme maison dans la lande brumeuse
Etait claire aux regards et facile à l'accueil,
Son toit nous était cher et sa porte et son seuil
Et son âtre noirci par la tourbe fumeuse.
Quand la nuit étalait sa totale splendeur
Sur l'innombrable et pâle et vaste somnolence,
Nous y avons reçu des leçons du silence
Dont notre âme jamais n'a oublié l'ardeur.
A nous sentir plus seuls dans la plaine profonde
Les aubes et les soirs pénétraient plus en nous ;
Nos yeux étaient plus francs, nos coeurs étaient plus doux
Et remplis jusqu'aux bords de la ferveur du monde.
Nous trouvions le bonheur en ne l'exigeant pas,
La tristesse des jours même nous était bonne
Et le peu de soleil de cette fin d'automne
Nous charmait d'autant plus qu'il semblait faible et las.
La glycine est fanée, et morte est l'aubépine ;
Mais voici la saison de la bruyère en fleur.
Ressouviens-toi, ce soir, et laisse au vent frôleur
T'apporter les parfums de la pauvre Campine.
Scheme | ABba cbbx dxdd aexx edde bffb cxex xxax ABba |
---|---|
Poetic Form | Quatrain (67%) |
Metre | 110111110111 11110111111 111111110111 11011111 11111111 11001111110111 1111110101111 101111011011 111111111 111111111111 1111111111 111111111 11111111110111 11111111100 1111111111 1111111111 101101111 111011101 11111111111 11111111 1111111 1111011100 11111101110 110111011 011111111 11111111111 1111111111 111111111 11011111 111111111 1011011111 1111111111 110111110111 11110111111 1111111111 11011111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,754 |
Words | 317 |
Sentences | 11 |
Stanzas | 9 |
Stanza Lengths | 4, 4, 4, 4, 4, 4, 4, 4, 4 |
Lines Amount | 36 |
Letters per line (avg) | 36 |
Words per line (avg) | 9 |
Letters per stanza (avg) | 146 |
Words per stanza (avg) | 36 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:40 min read
- 84 Views
Citation
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Style:MLAChicagoAPA
"La glycine est fanée et morte est l'aubépine" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 29 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/11187/la-glycine-est-fan%C3%A9e-et-morte-est-l%27aub%C3%A9pine>.
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