Analysis of Enthousiasme
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
Enthousiasme
En Grèce ! en Grèce ! adieu, vous tous ! il faut partir !
Qu'enfin, après le sang de ce peuple martyr,
Le sang vil des bourreaux ruisselle !
En Grèce, à mes amis ! vengeance ! liberté !
Ce turban sur mon front ! ce sabre à mon côté !
Allons ! ce cheval, qu'on le selle !
Quand partons-nous ? Ce soir ! demain serait trop long.
Des armes ! des chevaux ! un navire à Toulon !
Un navire, ou plutôt des ailes !
Menons quelques débris de nos vieux régiments,
Et nous verrons soudain ces tigres ottomans
Fuir avec des pieds de gazelles !
Commande-nous, Fabvier, comme un prince invoqué !
Toi qui seul fus au poste où les rois ont manqué,
Chef des hordes disciplinées,
Parmi les grecs nouveaux ombre d'un vieux romain,
Simple et brave soldat, qui dans ta rude main
D'un peuple as pris les destinées !
De votre long sommeil éveillez-vous là-bas,
Fusils français ! et vous, musique des combats,
Bombes, canons, grêles cymbales !
Eveillez-vous, chevaux au pied retentissant,
Sabres, auxquels il manque une trempe de sang,
Longs pistolets gorgés de balles !
Je veux voir des combats, toujours au premier rang !
Voir comment les spahis s'épanchent en torrent
Sur l'infanterie inquiète ;
Voir comment leur damas, qu'emporte leur coursier,
Coupe une tête au fil de son croissant d'acier !
Allons !... - mais quoi, pauvre poète,
Où m'emporte moi-même un accès belliqueux ?
Les vieillards, les enfants m'admettent avec eux.
Que suis-je ? - Esprit qu'un souffle enlève.
Comme une feuille morte, échappée aux bouleaux,
Qui sur une onde en pente erre de flots en flots,
Mes jours s'en vont de rêve en rêve.
Tout me fait songer : l'air, les prés, les monts, les bois.
J'en ai pour tout un jour des soupirs d'un hautbois,
D'un bruit de feuilles remuées ;
Quand vient le crépuscule, au fond d'un vallon noir,
J'aime un grand lac d'argent, profond et clair miroir
Où se regardent les nuées.
J'aime une lune, ardente et rouge comme l'or,
Se levant dans la brume épaisse, ou bien encor
Blanche au bord d'un nuage sombre ;
J'aime ces chariots lourds et noirs, qui la nuit,
Passant devant le seuil des fermes avec bruit,
Font aboyer les chiens dans l'ombre.
En Grèce ! en Grèce ! adieu, vous tous ! il faut partir !
Qu'enfin, après le sang de ce peuple martyr,
Le sang vil des bourreaux ruisselle !
En Grèce, à mes amis ! vengeance ! liberté !
Ce turban sur mon front ! ce sabre à mon côté !
Allons ! ce cheval, qu'on le selle !
Quand partons-nous ? Ce soir ! demain serait trop long.
Des armes ! des chevaux ! un navire à Toulon !
Un navire, ou plutôt des ailes !
Menons quelques débris de nos vieux régiments,
Et nous verrons soudain ces tigres ottomans
Fuir avec des pieds de gazelles !
Commande-nous, Fabvier, comme un prince invoqué !
Toi qui seul fus au poste où les rois ont manqué,
Chef des hordes disciplinées,
Parmi les grecs nouveaux ombre d'un vieux romain,
Simple et brave soldat, qui dans ta rude main
D'un peuple as pris les destinées !
De votre long sommeil éveillez-vous là-bas,
Fusils français ! et vous, musique des combats,
Bombes, canons, grêles cymbales !
Eveillez-vous, chevaux au pied retentissant,
Sabres, auxquels il manque une trempe de sang,
Longs pistolets gorgés de balles !
Je veux voir des combats, toujours au premier rang !
Voir comment les spahis s'épanchent en torrent
Sur l'infanterie inquiète ;
Voir comment leur damas, qu'emporte leur coursier,
Coupe une tête au fil de son croissant d'acier !
Allons !... - mais quoi, pauvre poète,
Où m'emporte moi-même un accès belliqueux ?
Les vieillards, les enfants m'admettent avec eux.
Que suis-je ? - Esprit qu'un souffle enlève.
Comme une feuille morte, échappée aux bouleaux,
Qui sur une onde en pente erre de flots en flots,
Mes jours s'en vont de rêve en rêve.
Tout me fait songer : l'air, les prés, les monts, les bois.
J'en ai pour tout un jour des soupirs d'un hautbois,
D'un bruit de feuilles remuées ;
Quand vient le crépuscule, au fond d'un vallon noir,
J'aime un grand lac d'argent, profond et clair miroir
Où se regardent les nuées.
J'aime une lune, ardente et rouge comme l'or,
Se levant dans la brume épaisse, ou bien encor
Blanche au bord d'un nuage sombre ;
J'aime ces chariots lourds et noirs, qui la nuit,
Passant devant le seuil des fermes avec bruit,
Font aboyer les chiens dans l'ombre.
Scheme | xAABCDB EFGGGH EEIFFI GJGCKL KMDAAD GGDGGD NGIAAI AAACCA AABCDB EFGGGH EEIFFI GJGCKL KMDAAD GGDGGD NGIAAI AAACCA |
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Poetic Form | |
Metre | 1 1111110111111 1110111110 011111 1111101010 110111110111 1111101 1111101111 1111111 1111111 111111111 1111111 1111101 1111111 11111111111 11111 1111111101 1011111111 111111101 11111111 111111101 110111 111111 101111111 111111 11110111011 1101111110 1111 110110111 1111111111 111111 111111111 1111111 11101110111 11111111 11111111111 11111111111 11110111111111 111111111111 1111111 11011111111 111111101111 111111 1111111111 1011111111 1111111 111100111111 11011111 111111 1111110111111 1110111110 011111 1111101010 110111110111 1111101 1111101111 1111111 1111111 111111111 1111111 1111101 1111111 11111111111 11111 1111111101 1011111111 111111101 11111111 111111101 110111 111111 101111111 111111 11110111011 1101111110 1111 110110111 1111111111 111111 111111111 1111111 11101110111 11111111 11111111111 11111111111 11110111111111 111111111111 1111111 11011111111 111111101111 111111 1111111111 1011111111 1111111 111100111111 11011111 111111 |
Closest metre | Iambic hexameter |
Characters | 4,268 |
Words | 703 |
Sentences | 73 |
Stanzas | 16 |
Stanza Lengths | 7, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6, 6 |
Lines Amount | 97 |
Letters per line (avg) | 33 |
Words per line (avg) | 8 |
Letters per stanza (avg) | 199 |
Words per stanza (avg) | 48 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 3:45 min read
- 132 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Enthousiasme" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 28 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37708/enthousiasme>.
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