Analysis of Éclaircie
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
L'océan resplendit sous sa vaste nuée.
L'onde, de son combat sans fin exténuée,
S'assoupit, et, laissant l'écueil se reposer,
Fait de toute la rive un immense baiser.
On dirait qu'en tous lieux, en même temps, la vie
Dissout le mal, le deuil, l'hiver, la nuit, l'envie,
Et que le mort couché dit au vivant debout :
Aime ! et qu'une âme obscure, épanouie en tout,
Avance doucement sa bouche vers nos lèvres.
L'être, éteignant dans l'ombre et l'extase ses fièvres,
Ouvrant ses flancs, ses reins, ses yeux, ses coeurs épars,
Dans ses pores profonds reçoit de toutes parts
La pénétration de la sève sacrée.
La grande paix d'en haut vient comme une marée.
Le brin d'herbe palpite aux fentes du pavé ;
Et l'âme a chaud. On sent que le nid est couvé.
L'infini semble plein d'un frisson de feuillée.
On croit être à cette heure où la terre éveillée
Entend le bruit que fait l'ouverture du jour,
Le premier pas du vent, du travail, de l'amour,
De l'homme, et le verrou de la porte sonore,
Et le hennissement du blanc cheval aurore.
Le moineau d'un coup d'aile, ainsi qu'un fol esprit,
Vient taquiner le flot monstrueux qui sourit ;
L'air joue avec la mouche et l'écume avec l'aigle ;
Le grave laboureur fait ses sillons et règle
La page où s'écrira le poëme des blés ;
Des pêcheurs sont là-bas sous un pampre attablés ;
L'horizon semble un rêve éblouissant où nage
L'écaille de la mer, la plume du nuage,
Car l'Océan est hydre et le nuage oiseau.
Une lueur, rayon vague, part du berceau
Qu'une femme balance au seuil d'une chaumière,
Dore les champs, les fleurs, l'onde, et devient lumière
En touchant un tombeau qui dort près du clocher.
Le jour plonge au plus noir du gouffre, et va chercher
L'ombre, et la baise au front sous l'eau sombre et hagarde.
Tout est doux, calme, heureux, apaisé ; Dieu regarde.
Scheme | AABBCCDDEEEEAACCAABBBBADFFEEGGEEBBBBDD |
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Poetic Form | |
Metre | 11111111 1111011111 1111111 111111011 111111111111 101011111 110111111 111101111 11111111 1111111111 1111111111 111111111 1111111111 11111111111 01111111 1110111101011 111111111 11111111011 10111111 001111101110 1111011111 1011111 011111111101 1101111 11111111111 011111111 11111011111 11111111111 10101111111 111111111 1110111011 11101111 111011111 1111111111 1111111111 01111111111 111111111111 101111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,824 |
Words | 316 |
Sentences | 15 |
Stanzas | 1 |
Stanza Lengths | 38 |
Lines Amount | 38 |
Letters per line (avg) | 35 |
Words per line (avg) | 8 |
Letters per stanza (avg) | 1,333 |
Words per stanza (avg) | 322 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:45 min read
- 88 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Éclaircie" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 5 May 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37691/%C3%89claircie>.
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