Analysis of Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
(Et nox facta est, I)
Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme.
Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne, silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : Mort ! - les poings tendus vers l'ombre vide.
Ce mot plus tard fut homme et s'appela Caïn.
Il tombait. Tout à coup un roc heurta sa main ;
Il l'étreignit, ainsi qu'un mort étreint sa tombe
Et s'arrêta. Quelqu'un d'en haut lui cria : - Tombe !
Les soleils s'éteindront autour de toi, maudit !
Et la voix dans l'horreur immense se perdit.
Et pâle, il regarda vers l'éternelle aurore.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient encore.
Satan dressa la tête et dit, levant ses bras :
- Tu mens ! - Ce mot plus tard fut l'âme de judas.
Pareil aux dieux d'airain debout sur leurs pilastres
Il attendit mille ans, l'oeil fixé sur les astres.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient toujours.
La foudre alors gronda dans les cieux froids et sourds,
Satan rit, et cracha du côté du tonnerre
L'immensité qu'emplit l'ombre visionnaire,
Frissonna. Ce crachat fut plus tard Barabbas.
Un souffle qui passait le fit tomber plus bas...
(Et nox facta est, I)
Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme.
Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne, silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : Mort ! - les poings tendus vers l'ombre vide.
Ce mot plus tard fut homme et s'appela Caïn.
Il tombait. Tout à coup un roc heurta sa main ;
Il l'étreignit, ainsi qu'un mort étreint sa tombe
Et s'arrêta. Quelqu'un d'en haut lui cria : - Tombe !
Les soleils s'éteindront autour de toi, maudit !
Et la voix dans l'horreur immense se perdit.
Et pâle, il regarda vers l'éternelle aurore.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient encore.
Satan dressa la tête et dit, levant ses bras :
- Tu mens ! - Ce mot plus tard fut l'âme de judas.
Pareil aux dieux d'airain debout sur leurs pilastres
Il attendit mille ans, l'oeil fixé sur les astres.
Les soleils étaient loin, mais ils brillaient toujours.
La foudre alors gronda dans les cieux froids et sourds,
Satan rit, et cracha du côté du tonnerre
L'immensité qu'emplit l'ombre visionnaire,
Frissonna. Ce crachat fut plus tard Barabbas.
Un souffle qui passait le fit tomber plus bas...
Scheme | A B BCCDDDDEEF GBBEECCDD DDDDCCD D A B BCCDDDDEEF GBBEECCDD DDDDCCD D |
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Poetic Form | |
Metre | 111011 1111111111 11111111 110111111 111111111 1111101111 11111111 11111 1111111111 1111111 111111111 1111111111 111111111 1111111111 11111111011 11111111 111110111 110111111 11111111 101111110111 111111111110 11111111 111111111 11111111 1111111111 1011111111 1111 1111111 1011101111 111011 1111111111 11111111 110111111 111111111 1111101111 11111111 11111 1111111111 1111111 111111111 1111111111 111111111 1111111111 11111111011 11111111 111110111 110111111 11111111 101111110111 111111111110 11111111 111111111 11111111 1111111111 1011111111 1111 1111111 1011101111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 2,800 |
Words | 472 |
Sentences | 43 |
Stanzas | 12 |
Stanza Lengths | 1, 1, 10, 9, 7, 1, 1, 1, 10, 9, 7, 1 |
Lines Amount | 58 |
Letters per line (avg) | 36 |
Words per line (avg) | 8 |
Letters per stanza (avg) | 173 |
Words per stanza (avg) | 41 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 2:34 min read
- 130 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 11 May 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37685/depuis-quatre-mille-ans-il-tombait-dans-l%27ab%C3%AEme>.
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