Analysis of Dans le jardin
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
Jeanne et Georges sont là. Le noir ciel orageux
Devient rose, et répand l'aurore sur leurs jeux ;
Ô beaux jours ! Le printemps auprès de moi s'empresse ;
Tout verdit ; la forêt est une enchanteresse ;
L'horizon change, ainsi qu'un décor d'opéra ;
Appelez ce doux mois du nom qu'il vous plaira,
C'est mai, c'est floréal ; c'est l'hyménée auguste
De la chose tremblante et de la chose juste,
Du nid et de l'azur, du brin d'herbe et du ciel ;
C'est l'heure où tout se sent vaguement éternel ;
C'est l'éblouissement, c'est l'espoir, c'est l'ivresse ;
La plante est une femme, et mon vers la caresse ;
C'est, grâce aux frais glaïeuls, grâce aux purs liserons,
La vengeance que nous poètes nous tirons
De cet affreux janvier, si laid ; c'est la revanche
Qu'avril contre l'hiver prend avec la pervenche ;
Courage, avril ! Courage, ô mois de mai ! Ciel bleu,
Réchauffe, resplendis, sois beau ! Bravo, bon Dieu !
Ah ! jamais la saison ne nous fait banqueroute.
L'aube passe en semant des roses sur sa route.
Flamme ! ombre ! tout est plein de ténèbres et d'yeux ;
Tout est mystérieux et tout est radieux ;
Qu'est-ce que l'alcyon cherche dans les tempêtes ?
L'amour ; l'antre et le nid ayant les mêmes fêtes,
Je ne vois pas pourquoi l'homme serait honteux
De ce que les lions pensifs ont devant eux,
De l'amour, de l'hymen sacré, de toi, nature !
Tout cachot aboutit à la même ouverture,
La vie ; et toute chaîne, à travers nos douleurs,
Commence par l'airain et finit par les fleurs.
C'est pourquoi nous avons d'abord la haine infâme,
La guerre, les tourments, les fléaux, puis la femme,
La nuit n'ayant pour but que d'amener le jour.
Dieu n'a fait l'univers que pour faire l'amour.
Toujours, comme un poète aime, comme les sages
N'ont pas deux vérités et n'ont pas deux visages,
J'ai laissé la beauté, fier et suprême attrait,
Vaincre, et faire de moi tout ce qu'elle voudrait ;
Je n'ai pas plus caché devant la femme nue
Mes transports, que devant l'étoile sous la nue
Et devant la blancheur du cygne sur les eaux.
Car dans l'azur sans fond les plus profonds oiseaux
Chantent le même chant, et ce chant, c'est la vie.
Sois puissant, je te plains ; sois aimé, je t'envie.
Scheme | AAAABBCCDDAAAAEEFCCGAAAAAAHBAAIJKLAACCMMAANN |
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Poetic Form | |
Metre | 1110110111 111111111 1101011111 111110111 1010111111111 1111111111 11111111110 111111111 11111111111 11111111 1111111 110111111110 111111111111 110111111 11110011111 110111111 10101011111 111111011 111101111 11111110111 111011111111 1011111011 10111111111 101101111111 111111111 1111101111 110111011110 1111111 1111111011 011111111 111111111 1111111111 111111101 1101111110 1111111110 11111111111 1111111111 1111111111 1111111111 1011111111 1111110111 111111111 10111111111 111111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 2,212 |
Words | 369 |
Sentences | 20 |
Stanzas | 1 |
Stanza Lengths | 44 |
Lines Amount | 44 |
Letters per line (avg) | 36 |
Words per line (avg) | 9 |
Letters per stanza (avg) | 1,596 |
Words per stanza (avg) | 395 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 2:05 min read
- 60 Views
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Style:MLAChicagoAPA
"Dans le jardin" Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 28 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37680/dans-le-jardin>.
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