Analysis of Âme! être, c'est aimer...
Victor Marie Hugo 1802 (Besançon) – 1885 (Paris)
Âme ! être, c'est aimer.
C'est l'être extrême.
Dieu, c'est le jour sans borne et sans fin qui dit : j'aime.
Lui, l'incommensurable, il n'a point de compas ;
Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
Son baiser éternel ignore la morsure ;
Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
Il n'est point juste ; il est. Qui n'est que juste est peu.
La justice, c'est vous, humanité ; mais Dieu
Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
Dieu, c'est la flamme aimante au fond de toute chose.
Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.
Père, il songe au méchant pour l'aimer un peu plus.
Vivants, Dieu, pénétrant en vous, chasse le vice.
L'infini qui dans l'homme entre, devient justice,
La justice n'étant que le rapport secret
De ce que l'homme fait à ce que Dieu ferait.
Bonté, c'est la lueur qui dore tous les faîtes ;
Et, pour parler toujours, hommes, comme vous faites,
Vous qui ne pouvez voir que la forme et le lieu,
Justice est le profil de la face de Dieu.
Vous voyez un côté, vous ne voyez pas l'autre.
Le bon, c'est le martyr ; le juste n'est qu'apôtre ;
Et votre infirmité, c'est que votre raison
De l'horizon humain conclut l'autre horizon.
Limités, vous prenez Dieu pour l'autre hémisphère.
Mais lui, l'être absolu, qu'est-ce qu'il pourrait faire
D'un rapport ? L'innombrable est-il fait pour chiffrer ?
Non, tout dans sa bonté calme vient s'engouffrer.
On ne sait où l'on vole, on ne sait où l'on tombe,
On nomme cela mort, néant, ténèbres, tombe,
Et, sage, fou, riant, pleurant, tremblant, moqueur,
On s'abîme éperdu dans cet immense coeur !
Dans cet azur sans fond la clémence étoilée
Elle-même s'efface, étant d'ombre mêlée !
L'être pardonné garde un souvenir secret,
Et n'ose aller trop haut ; le pardon semblerait
Reproche à la prière, et Dieu veut qu'elle approche ;
N'étant jamais tristesse, il n'est jamais reproche,
Enfants. Et maintenant, croyez si vous voulez !
Scheme | A BXCXAAXDEECCXCDDCCXDAAXXAAAABBAABBDDFFC |
---|---|
Poetic Form | |
Metre | 1111 11111 1101111111111 1011101110 111111111 1110111 1111101011 110111101110111011 11011111 01111111111 1111111111 1111011111 111111111111 1111111101 1111110110 11011100110 1111111111 1111111111 111011111 11111111101 10010111111 1111111111 0110100110111 11111110 11010111010 10111111111 11011110111111 11011011111 11111111 11111111111111 11101111111 1111111 1111111011 1111111111 11110111111 111110110 11110110101 1111111111 1111110111 1111111 |
Closest metre | Iambic heptameter |
Characters | 1,948 |
Words | 323 |
Sentences | 28 |
Stanzas | 2 |
Stanza Lengths | 1, 39 |
Lines Amount | 40 |
Letters per line (avg) | 34 |
Words per line (avg) | 8 |
Letters per stanza (avg) | 689 |
Words per stanza (avg) | 170 |
Font size:
Submitted on May 13, 2011
Modified on March 05, 2023
- 1:49 min read
- 59 Views
Citation
Use the citation below to add this poem analysis to your bibliography:
Style:MLAChicagoAPA
"Âme! être, c'est aimer..." Poetry.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 28 Apr. 2024. <https://www.poetry.com/poem-analysis/37611/%C3%82me%21-%C3%AAtre%2C-c%27est-aimer...>.
Discuss this Victor Marie Hugo poem analysis with the community:
Report Comment
We're doing our best to make sure our content is useful, accurate and safe.
If by any chance you spot an inappropriate comment while navigating through our website please use this form to let us know, and we'll take care of it shortly.
Attachment
You need to be logged in to favorite.
Log In